Les voeux de Pierre RABHI

Chères amies et chers amis,

Voici venue la période des fêtes de fin d’année au cours de laquelle la plupart d’entre nous vont prendre un temps de pause, se retrouver en toute convivialité en famille, entre amis. C’est aussi le moment de faire un point, une sorte de bilan de l’année écoulée. Je ne vais pas ici faire la somme des événements tragiques qui se sont déroulés en France ou ailleurs dans le monde car j’avais envie, de manière plus personnelle, de vous faire un petit état des lieux.

De mon côté, l’année 2015 a été riche, foisonnante et passionnante : 37 conférences entre la Belgique, le Maroc, l’Italie, le Burkina Faso, la Suisse et bien entendu en France à Paris, Marseille, Lyon, Lorient, Sélestat, Besançon, Angers, Montpellier, Aix en Provence, Le Creusot ou encore Aubenas entre autres… J’ai été à chaque fois touché et ému par le soin et la bienveillance des organisateurs pour que les conférences puissent se dérouler de la manière la plus conviviale et optimale possible, j’ai été touché et ému par la gentillesse et l’attention du public concernant des problématiques importantes dans un monde qui ne va pas si bien que cela mais que de belles consciences habitent et oeuvrent pour le changer. J’ai été également touché
et ému par les nombreux courriers, les nombreux messages d’encouragements. Ils me permettent, dans les moments de doute ou de fatigue, de trouver la force et l’énergie de continuer à transmettre le message, à témoigner pour contribuer à l’avènement d’une société plus sobre, plus écologique, plus humaine. Les événements d’un monde de plus en plus souffrant le nécessitent absolument.

Parmi les moments significatifs de l’année 2015, il y a eu la remise du titre de Doctor Honoris Causa par l’Université de Liège, l’inauguration du « Village Pierre Rabhi » au CCAS de Saint Barthélémy d’Anjou, la création théâtrale et musicale de la Fable « La Confession d’un colibri » à l’Auditorium du Thor par Dominique Lièvre, le spectacle « We, nous, nostros » réalisé par SUEÑO EN LA FABRICA, mon « entrée» dans le Larousse 2016, ma participation à la création de la Nation Océan, la sortie de deux ouvrages « L’agroécologie, une éthique de vie » dans la collection Domaines du Possible chez Actes Sud et « La puissance de la modération » aux Editions Hozhoni. Il y a eu aussi de nombreuses émissions à la radio, à la télévision ou encore des
interviews dans la presse avec toujours le même objectif, quitte à ressasser parfois : témoigner, transmettre, faire connaitre les valeurs qui sont les nôtres en faveur de la terre et de l’humanisme.

De tout ceci, je ne tire évidemment aucune gloire personnelle ! Cela me semble simplement prouver que la notoriété et la confiance dont on m’honore permettent de mieux faire entendre et reconnaître les valeurs essentielles, de fédérer, de créer et de mettre en oeuvre des projets concrets au Nord comme au Sud.
Enfin, je voudrais ici remercier et témoigner ma profonde gratitude, à tous ceux qui, proche de moi, bénévoles ou membres des équipes opérationnelles, amis, sympathisants ou compagnons de route, oeuvrent à ce changement de paradigme, par une « insurrection des consciences » en adoptant une politique en actes : à Terre & Humanisme, à Colibris, au Hameau des Buis, au centre agroécologique des Amanins, au Monastère de Solan, à Terre & Humanisme Maroc et au Centre de Formation des initiatives et des pratiques agroécologiques à quelques kilomètres de Marrakech, au magazine Kaizen. A nos amis et partenaires du réseau des Femmes
Semencières, à celui des Agroécologistes sans Frontières, à Sea Shepard, à Kokopelli… et bien d’autres amies et amis animés par la même passion en faveur de la vie et de tous ces enfants que la vie fait advenir et auxquels nous devons absolument transmettre un héritage vivant.

Grand merci également à tous ceux qui nous soutiennent financièrement car Terre & Humanisme et Colibris, en particulier, ne peuvent accomplir leurs engagements sans le soutien des citoyens. Nous avons toujours et encore besoin d’aide pour nous aider à aider. Et ce d’autant que les sollicitations ne cessent de
croître, motivées par une conjoncture des plus imprévisible. Faire sa part (du Colibri) peut être donner du temps, soutenir des mouvements avec lesquels nous partageons les mêmes valeurs et aspirations avec la conviction chevillée au corps qu’un monde meilleur est possible si nous conjuguons nos forces et nos moyens pour le faire advenir!

Que 2016 soit l’année de l’engagement, de la fédération des consciences pour qu’enfin sur notre planète Terre, un mouvement citoyen massif, résistant puisse se mobiliser et oeuvrer sans relâche pour une société où l’humain et la nature soient au coeur des préoccupations.

Caroline, Emmanuelle et Laurent, mes plus proches collaborateurs et moi- même vous souhaitons le meilleur.

Avec toute ma gratitude et mon affection.

Pierre